Constructions politiques : savoirs, pouvoirs et biopolitique

Constructions politiques : savoirs, pouvoirs et biopolitique

Auteur : Marie Absil, Philosophe, animatrice au Centre Franco Basaglia

Résumé :  Cette analyse invite à une redéfinition des savoirs comme constructions, intellectuelles et sociales, qui œuvrent à travers des relations de pouvoir. Or, quand la diversité et la légitimité des savoirs de chacun est reconnue les relations de pouvoir ne disparaissent pas mais peuvent s’établir en conscience et être partagées plus équitablement. Dès lors, l’argument d’autorité perd de sa valeur et les politiques qui sont élaborées à partir de savoirs partagés sont véritablement démocratiques.

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L’auteur choisi pour servir de base de réflexion à cette analyse du groupe de travail “Savoirs en controverses”[1] est Michel Foucault, dont voici une brève présentation :

Michel Foucault est un philosophe français. Il fut, entre 1970 et 1984, titulaire d’une chaire au Collège de France qu’il nomma “Histoire des systèmes de pensée”. Puisant dans Nietzsche et Heidegger, Foucault est généralement connu pour ses critiques des institutions sociales, principalement la psychiatrie, la médecine et le système carcéral ; pour ses idées et développements sur l’histoire de la sexualité ; pour ses théories générales concernant le pouvoir et les relations complexes entre pouvoir et connaissance ; enfin pour ses études de l’expression du discours en relation avec l’histoire de la pensée occidentale. Son travail de philosophe est indissociable de ses prises de position sur l’actualité, et d’une problématisation permanente des identités collectives et des dynamiques politiques de mouvement. Il semble alors que, plus qu’à une identité par définition statique et objectivée, Foucault s’intéresse aux modes de vie et aux processus de subjectivation. Voici les titres de trois de ses principaux ouvrages : “L’histoire de la folie à l’âge classique”, “Surveiller et punir”, “Les mots et les choses”.

Les concepts repris de l’œuvre de Michel Foucault sont : Savoirs, Pouvoir et Biopolitique. En effet, ce philosophe a longuement étudié la psychiatrie en tant que savoir, pratique et institution. Ses écrits sont donc une bonne base de départ pour les sujets qui occupent le groupe. Les réflexions qui suivent, entrelacées de références théoriques, sont le fruit des échanges et du travail collectif de rédaction.

 

Savoirs

Les discours, les savoirs sur la “santé mentale” se sont multipliés au cours du temps. A la parole des psychiatres, longtemps perçue comme seule légitime, s’ajoute aujourd’hui celle, polysémique et tout aussi digne d’intérêt, d’une multitude d’intervenants ayant des formations différentes et venant d’horizons divers. Puis il y a le discours des médias qui, à travers reportages et fictions, donne à voir une certaine représentation de la folie. Ensuite, et c’est plus récent, la parole est enfin donnée aux patients. Parmi tous ces savoirs, y a-t-il une vérité de la folie ? Comment ces savoirs s’articulent-ils pour donner une politique ?

D’après Michel Foucault, « le pouvoir ne peut disciplinariser les individus sans produire sur eux et à partir d’eux un discours de savoir qui les objectivise et anticipe tout processus de subjectivation (l’individu singulier est objectivé un peu comme une variable statistique). L’articulation savoir/pouvoir sera donc double :  pouvoir d’extraire des individus un savoir, et d’extraire un savoir sur ces individus soumis au regard et déjà contrôlés.[2]  »[3]

Les congrès, colloques, etc. sont des lieux privilégiés de partage et de diffusion des savoirs où les échanges sont très codifiés. Généralement, un ou plusieurs orateurs viennent présenter et débattre des résultats de leurs travaux avec un public de professionnels et de non-professionnels. Les réflexions des membres du groupe de travail tendent à montrer que le partage des savoirs est loin de s’y faire sur un mode égalitaire et que ce sont des lieux où s’observent de manière privilégiée ces jeux de savoirs/pouvoir.

Tout d’abord, la parole de chacun n’est pas accueillie de la même manière. En effet, le statut de celui qui parle est très important. Par exemple, il est très difficile de contredire un “expert” qui expose son savoir sur une question. Le discours savant d’un universitaire étant considéré comme objectif, l’objectivité valant comme garantie de véracité, il sera très difficile à un professionnel de terrain de lui objecter que ce qu’il vit dans sa pratique quotidienne est très différent de ce qui est exposé. Ses propos pourraient être vite taxés de subjectivité, donc considérés comme peu fiables. Ce mécanisme est encore renforcé si c’est un malade qui exprime sa vision des choses. En effet, sa parole ne sera prise en compte, au mieux, qu’en tant que témoignage, forcément subjectif et donc singulier, en aucun cas généralisable et utile en qualité d’expertise. Encore mieux, pour être validé comme témoignage digne d’intérêt, le discours du malade devra utiliser les catégories propres au discours médical pour s’exprimer.

De plus, dans nos sociétés, les talents d’orateur sont perçus comme une échelle de valeur des savoirs. A tel point que certaines personnes, qui auraient pourtant des choses intéressantes à dire, préfèrent garder le silence de peur de voir leur discours disqualifié par leur maladresse à l’exposer.

Ensuite, il y a la question de la normalisation du savoir. Les points-de-vue minoritaires, différents ont tendance à se trouver disqualifiés d’avance. Comment, dès lors, entrer en conflit, débattre et oser la critique constructive ? Serait-ce qu’un certain pouvoir est associé au savoir ?

La conclusion des membres du groupe de travail est qu’il faut être conscient du pouvoir que l’on donne à un orateur et oser le remettre en question. Il faut également garder à l’esprit que le savoir propre à chacun a aussi une valeur et un droit de cité. Les savoirs ne devraient pas être gardés pour soi mais être partagés et utilisés afin de répartir le pouvoir.

Michel Foucault sera dès lors attentif à étudier deux choses : la manière dont les individus deviennent des sujets de gouvernement et des objets de connaissance mais aussi comment il est demandé aux individus de produire un discours sur eux-mêmes (comment ils vivent, travaillent, aiment…) dans le but de faire de la vie elle-même, objet de multiples savoirs, le champ d’application de ce qu’il appelle le biopouvoir.

 Je pensais connaître le domaine…Malheureusement, c’est le point de vue de la télévision que je connaissais !

Le POURQUOI et le COMMENT est généralement dû à un « ACCIDENT DE PARCOURS ».

Ce que beaucoup ignorent, c’est à quel point cette situation est douloureuse !!! Autant PSYCHOLOGIQUEMENT que PHYSIQUEMENT !

Comme nous sommes généralement regroupés, nous pensons qu’il n’existe que ça ! Difficile de retrouver un milieu  dit  NORMAL !

Cet accident ne dure pas longtemps comparé aux séquelles que ça a amenées…Les gens nous regardent comme si l’on avait une étiquette sur le front !!! Ils te jugent d’après leur connaissance sur le sujet…C’est-à-dire, à côté de la plaque ! 

                                                                                                                  Christian

Ce texte, écrit par un participant[4], est éclairant en ce qui concerne certains aspects des savoirs relatifs à la folie. En effet, le savoir de la population générale sur la folie provient le plus souvent du discours véhiculé par les médias. La télévision, entre autres, a un fabuleux pouvoir normalisateur. Par ses objectifs d’audimat, ses exigences de vulgarisation et de timing (construction des émissions, séquences courtes à enchaîner, temps de paroles des intervenants réduit à la durée d’un spot publicitaire,…) , elle construit des discours qui ont tendance à réduire la singularité du vécu des individus. Certains aspects essentiels du sujet, comme la douleur, les difficultés quotidiennes vécues par les gens, ne sont tout simplement pas connues, entendues. Les personnes concernées voient se construire une image de la folie entièrement négative par méconnaissance du sujet, image dans laquelle ils ne se reconnaissent absolument pas.

Comme tout le monde, Christian croyait savoir ce qu’était la folie. Mais ses certitudes se sont évanouies le jour où il a commencé à souffrir de problèmes de psychiques. Il a découvert une réalité différente des images qu’il s’en faisait. Derrière tous les problèmes de façade, inlassablement repris par les médias, comme la dangerosité, le bruit, les nuisances…il a découvert, en plus de la souffrance inhérente à sa maladie, cette souffrance induite par les représentations figées et souvent erronées de la folie. Pas seulement la souffrance issue des problèmes de santé mentale en eux-mêmes mais la souffrance induite par cette image même de la folie. Image qui fait que la plupart des gens, même les malades et les proches, s’arrêtent aux étiquettes (les diagnostics, les pathologies) ainsi qu’aux conséquences et comportements visibles souvent jugés inappropriés par la société.

En effet, être affecté d’un handicap qui se voit (altérations physiques, difficultés avec le langage…), change le regard des autres et ajoute bien souvent la souffrance de se voir réduit, d’une manière ou d’une autre, à ses symptômes, à sa pathologie. Au contraire, si la maladie n’est pas visible à l’œil nu, elle n’existe pas. Le malade se voit donc nié dans sa souffrance et exposé au cri du cœur de ses semblables, mantra de notre époque : “ Fais un effort!” . Dans tous les cas, la vérité d’une personne est déterminée par le regard de l’autre.

Comment partager son savoir sur la maladie, le handicap ? Comment partager ces expériences si méconnues, dépasser les préjugés ? Peut-être la réponse se trouve-t-elle dans une certaine humilité, une ouverture aux expériences des autres ? De tous les autres, médecins, malades, psychiatres, journalistes, public, etc.

La conclusion de Christian sur son expérience est d’une grande sagesse et rappelle un certain Socrate : “ Maintenant, je sais que je ne sais pas beaucoup ”.

 

Pouvoir 

Pour Michel Foucault, le pouvoir n’est jamais une entité cohérente, unitaire et stable (comme le roi par exemple) mais plutôt un ensemble de “relations de pouvoir”. Il n’y a de pouvoir qu’exercé par les uns sur les autres (entre les parents et les enfants, le patron et ses ouvriers, le médecin et son malade…). Il est important de noter que ce pouvoir n’appartient jamais aux “uns” ou aux “autres” mais que chacun occupe tour à tour, voire simultanément, chacun des pôles (un père commandera à ses enfants mais obéira à son patron).

Lydie travaille dans un service utilisant la culture comme outil d’insertion[5]  où l’une des idées directrice est le “faire ensemble”. Dans ce lieu de reconnaissance et de défense des richesses de chacun, les travailleurs ne se prévalent pas d’un pouvoir issu de savoirs particuliers. Certains rôles ou idées toutes faites sur les uns et les autres se dessinent malgré tout et questionnent ce lieu qui tente de travailler à un fonctionnement égalitaire. Des présupposés émergent à propos des intervenants par les usagers et vice versa, posant les questions des frontières et de l’expérience.

Cette question des frontières renvoie à la place de chacun dans le service. Il est généralement supposé que les intervenants en tant que professionnels jouissent d’une bonne santé mentale et sont pleins de ressources, par opposition aux usagers, en état de mal être et donc diminués. Cette vision cloisonnée du secteur renforce les idées toutes faites, fausses pour la plupart. Les professionnels ont leurs fragilités, leurs failles ; les usagers ont leurs forces, leurs ressources et c’est dans ce partage, cette mise en commun force/faiblesse que quelque chose de réellement satisfaisant peut émerger.

Le service tente également de se prémunir du “je sais tout”. Il est trop souvent communément admis que les professionnels “savent mieux”, ce qui entraîne une attitude habituellement recommandée dans notre société : la soumission à “celui qui sait”. Cette attitude, largement exploitée dans des institutions de type hiérarchique comme l’hôpital psychiatrique, est combattue au sein de l’association qui encourage les relations égalitaires. Les travailleurs y acceptent, voire y encouragent, la critique par les usagers. Ces interventions sont vécues comme une occasion de dialogue, de discussion et permettent de travailler à la remise en question des savoirs et des pouvoirs au sein de l’association.

Enfin, il faut se poser la question de l’expérience. L’image que nous nous faisons d’une personne, ce que nous pensons “savoir” de cette personne est susceptible d’être contredit par la pratique quotidienne. Face à des signes de confusion, il est, par exemple, tentant de décider de limiter les activités d’un participant “pour son bien”. Pourtant, plus d’une fois, les travailleurs peuvent s’apercevoir des capacités d’organisation d’un usager “confus” quand il s’agit de projets lui tenant à cœur. La question de l’expérience renvoie donc à la nécessité de ne pas préjuger mais plutôt d’observer au quotidien comment les choses se déroulent réellement. Cela demande de l’humilité, de l’écoute, de la créativité et la volonté de tenter des solutions alternatives. Bien entendu, adopter ce genre d’attitude n’est pas toujours simple : plus l’institution est hiérarchisée et rigide, plus ses actions sont commandées par des procédures standardisées.

En effet, chaque individu pris dans une relation de pouvoir est libre de sa réaction (obéir ou pas). Pouvoir et liberté sont donc indissociables chez Foucault. Dans ce cas, le pouvoir a un rôle non seulement répressif mais aussi productif (d’effets de vérité, de subjectivités, de lutte…). Plus encore, les phénomènes de résistance à un pouvoir peuvent s’enraciner à l’intérieur de ce même pouvoir et plus dans un improbable “dehors”.

Un monsieur, appelons-le Luc, travaille dans une entreprise de transports publics durant 25 ans, il s’investit dans son travail et s’y sent bien. Mais cette période a vu des changements progressifs dans l’organisation et dans les méthodes de management qui, en se modernisant, prennent de moins en moins en compte la dimension humaine. Un jour, suite à une agression, c’est la dépression et l’arrêt de travail pour Luc qui ne peut en conséquence plus utiliser de transport public sans être pris d’accès d’angoisse. Même la conduite automobile lui devient problématique. Au fil des dernières années, on avait également diagnostiqué chez lui une fibromyalgie. Luc entre en thérapie, apprend à faire le deuil de cette entreprise où il s’est investi durant de si longues années et progressivement avec l’aide de son thérapeute, imagine ce qu’il pourrait faire d’autre. Renaît alors en lui un vieux rêve de jeunesse : travailler dans le social et dans la santé. C’est décidé, Luc opte pour une formation d’aide-soignant.

Pour reprendre une formation après une période d’invalidité, l’avis du médecin conseil est indispensable or, celui-ci est négatif. Logique, d’après le savoir médical, la fibromyalgie empêche toute activité de contact, les douleurs générées étant trop importantes. Dans ce cas, le médecin conseil suit la procédure établie pour rendre sa décision. Il est seul et ne peut prendre la responsabilité d’un échec possible.

Luc est très déçu mais n’ose rien objecter à ce médecin dont l’avis lui semble incontournable, indépassable. Pour lui, c’est le désespoir, le retour à la case départ. Que faire de sa vie ? Luc reste muet devant le médecin. Comment faire valoir une certitude, un désir intime face à toute la machinerie du savoir médical ? Comment remettre en question une expertise, le pouvoir que confère un savoir “autorisé” ?

C’est finalement le thérapeute, auquel il avait confié son désarroi, qui va reprendre la situation en main. Après avoir obtenu le soutien de son équipe, il contacte le médecin et plaide le cas de son patient. Ici, le combat est plus égal, ce sont deux pouvoirs légitimés par des savoirs qui négocient. Le médecin finalement donne son feu vert pour la formation. Il est rassuré de ne plus être seul face à cette décision, il sait qu’il sera soutenu par une équipe soignante. L’isolement dans lequel il se trouvait face à cette prise de décision l’a poussé à se réfugier dans une attitude de type hiérarchique. Luc est heureux, il entame sa formation et tout se passe bien, y compris dans les stages qui l’amènent à effectivement entrer en contact physique avec d’autres personnes.

« Le terme “biopolitique” désigne la manière dont le pouvoir tend à se transformer, entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, afin de gouverner non seulement les individus à travers un certains nombre de procédés disciplinaires, mais l’ensemble des vivants constitués en population : la biopolitique – à travers des biopouvoirs locaux – s’occupera donc de la gestion de la santé, de l’hygiène, de l’alimentation, de la sexualité, de la natalité etc… dans la mesure où ils sont devenus des enjeux politiques.[6] »

 

Conclusion 

Cet article est le fruit du travail de croisement des réflexions des membres du groupe qui en retiennent essentiellement l’expérience, le vécu autour du partage de savoirs et de pouvoir.

Cette expérience de réappropriation de concepts ouvre à une redéfinition du savoir comme construction qui enferme ou qui peut libérer , qui œuvre à travers les relations de pouvoir plus ou moins égalitaires ou hiérarchiques que l’on établit. Quelle que soit sa position, il est primordial de ne pas enfermer l’autre, ou soi-même, dans une vision, une représentation figée.

Pour les professionnels, ce groupe aura été l’occasion d’une remise en question de l’assise qu’une expérience professionnelle, conférée par de nombreuses années de pratique, peut apporter en termes de savoirs et de pouvoir. L’échange des différents points-de-vue, nourris autrement, crée une nouvelle expérience : être capable de quitter sa position de confort – ce que l’on sait ou croit savoir – pour s’ouvrir à la critique, à une remise en question fondamentale des manières de faire rigides ou standardisées. Le travailleur doit pouvoir assumer une certaine fragilité dans sa pratique et avoir l’humilité de procéder parfois par essais et erreurs sans pour autant se sentir diminué. Tout est une question d’attitude et d’intention.

Ce travail de mise en tension des idées et des pratiques nous permet d’esquisser une biopolitique plus démocratique. En reconnaissant le fait que les savoirs sont des constructions, on peut accepter la diversité et la légitimité des savoirs de chacun. Dans ce contexte, les relations de pouvoir ne disparaissent pas mais s’établissent en conscience et peuvent être partagées plus équitablement.

La démarche initiée dans ce groupe ayant été jugée pertinente et intéressante par ses membres, il poursuivra le travail entrepris ici à travers l’examen d’autres thématiques. Le prochain groupe de travail aura pour thème “Société disciplinaire versus société de contrôle”. Dans le souci de partager ses réflexions avec un public plus large, un nouvel article couronnera le fruit de son cheminement.

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Références

[1] La méthode retenue pour le groupe de travail “Savoirs en controverses”, pensé comme un laboratoire d’expérimentations entre savoir théorique et expériences vécues, est de rassembler des gens impliqués à titres divers dans la santé mentale afin de mener un travail de réflexion, de partage de savoirs et d’exercice de pensée. Les réflexions de cette analyse, entrelacées de références théoriques, sont le fruit de ces échanges.

Animé par une philosophe de formation, le groupe est fondé sur l’échange de points-de-vue et d’expériences. L’animatrice amène ses connaissances théoriques, les explicite et le groupe apporte ses réflexions et expériences vécues pour alimenter la réflexion. La position “méta” de la philosophie permet de prendre de la hauteur par rapport au quotidien et d’envisager les problématiques avec un regard neuf. Les discours des philosophes sont utilisés comme outil de travail mais aussi d’analyse critique voire de lutte contre la part d’aliénation inhérente à tout système établi.

[2]    La vérité et les formes juridiques in Dits et Écrits, tome II, Paris, nrf Gallimard, 2001,  texte n° 129.

[3]    Judith Revel, Vocabulaire de Foucault, Paris, Ellipses, 2002, p. 56.

[4]    Membre d’une association de réinsertion par le travail qui propose des stages de formation professionnelle à des personnes qui souffrent, ou ont souffert, de problèmes de santé mentale.

[5]    Service d’éducation permanente et d’insertion sociale accueillant toute personne adulte étant ou ayant été soutenue par un acteur de la santé mentale.

[6]    Judith Revel, Vocabulaire de Foucault, Paris, Ellipses, 2002, p.13.