Mais où s’en va la vie ? (étude 2016)

Mais où s'en va la vie - récits de souffrance psychique

Mais où s’en va la vie ?
Trois récits à faire suivre de propositions politiques

Résumé : Mais où s’en va la vie quand nous nous baladons avec des personnes qui vivent des souffrances psychiques ? Nous nous sommes organisés en collectifs d’écriture pour le raconter. Les trois récits font vivre dans des personnages le cahier de propositions politiques du Mouvement pour une psychiatrie démocratique dans le milieu. Ils laissent à penser que la vie pourrait se déplacer du côté de la reconnaissance et de l’émancipation, de l’hospitalité et de la justice sociale…

Temps de lecture : 90 minutes

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Ont participé à des groupes d’écriture : Aurélie Ehx, Christophe Davenne, Cécile Mormont, Jean-Michel Stassen, Olivier Croufer, Christian Legrève, Géry Paternotte, Mounia, Ahammad, Françoise Calonne.
Ont nourri ce travail à travers le Comité de pilotage du Mouvement pour une psychiatrique démocratique dans le milieu de vie : Cécile Mormont (Revers), Jean-Philippe Lejeune (Similes), Marie-Céline Lemestré (Psytoyens), Christian Legrève (Fédération des Maisons médicales), Charles Burquel, Mounia Ahammad, Aurélie Ehx (L’Autre « lieu »), Anne-Catherine Gigot (Club André Baillon), Francesco Laporta (Siajef), Olivier Croufer (Centre Franco Basaglia), Marie Absil (Centre Franco Basaglia), Christophe Davenne (Centre Franco Basaglia), Jean-Michel Stassen (Article 23), Yves-Luc Conreur (L’Autre « lieu », Vanni Della Giustin (Baustista).

 

 

Introduction

Le Mouvement pour une psychiatrie démocratique dans le milieu de vie associe des citoyens et des organisations impliqués dans les transformations sociales et affectives auxquelles nous invitent les problèmes de santé mentale. Il invite à se préoccuper des maladies psychiatriques et des souffrances psychiques comme des modes de vie qui mettent en difficulté et interrogent les relations dans notre société.
En 2011, ce Mouvement publiait un cahier de propositions politiques. Le temps fait apparaître à quel point ces propositions ouvrent aujourd’hui encore des horizons qui donnent du sens et des raisons de vivre. Mais au fil de ces années, plusieurs questions ont émergé qui nous ont conduits à formuler autrement nos désirs et les enjeux pour la population.
Tout d’abord notre langage et, finalement notre pensée, ne parvenaient pas suffisamment à s’évader de l’emprise intéressante de la santé mentale alors que nous essayions de composer, pour chacun, des mondes où la vie se voulait plus riche et plus diverse que la santé. À force d’analyses et de confrontations, nous nous sommes dirigés vers trois enjeux politiques majeurs : 1° l’émancipation et la reconnaissance ; 2° l’hospitalité ; 3° la justice sociale. Ces trois thèmes structurent désormais le cahier.
Dès 2011, nos interlocuteurs demandaient à ce cahier d’être plus bavard. Il aurait fallu étoffer le sens des propositions en parlant des contextes et des rapports sociaux qui structurent, allègent ou étouffent, la vie quotidienne. En même temps, il aurait été plus parlant de plonger dans les vies concrètes et rattacher la conceptualisation à la réalité de tous les jours. La solution pour répondre à cette double exigence a été de tenter des récits. Ceux-ci permettent de raconter les enjeux politiques à partir des vies. Chacune des parties originelles du cahier de propositions politiques a été réécrite par des groupes d’écriture. Les écrivants ont été choisis parce que leur histoire et leur réalité actuelle les plaçaient au cœur des questions, des difficultés et des désirs enveloppés dans les trois thématiques. Ils se sont dès lors aussi appuyés sur d’autres histoires que les leurs, d’autres sujets, d’autres lectures. Les récits devaient tenir la route d’un ensemble d’horizons politiques, mais comme pour toute histoire exprimée par des humains, des contradictions, des errances, des incertitudes ne pouvaient manquer d’apparaître.
Ainsi, un troisième enjeu du travail de réécriture est apparu plus clairement en cours de route et il nous semble aujourd’hui fondamental. Laisser une place aux hésitations et contradictions est nécessaire à un processus politique. Cela apparaît avec d’autant plus d’évidence quand les récits sont portés par des hommes et des femmes situés à un endroit du monde et à moment de leur existence parmi tant d’autres. Chacun des récits ouvre des voies possibles. Ceux-ci dressent des propositions en filigranes. Ils invitent le lecteur à la liberté d’un propre cheminement.
C’est la raison pour laquelle, nous avons détaché les propositions énoncées sous la forme de récits de celles édictées sous la forme de normes. Celles-ci énoncent des formes institutionnelles et des modalités d’organisation. Elles instituent et devraient être coulées dans le droit. Cela signifie aussi qu’elles doivent faire l’objet de négociations politiques dans les parlements et a fortiori parmi les citoyens.
Le volet « récit » de ce cahier de propositions politiques se compose ainsi de trois parties, de trois histoires. L’une sur le thème de l’émancipation et de la reconnaissance ; la deuxième sur l’hospitalité et la troisième à partir de la justice sociale. À la fin de chacun des récits, le lecteur trouvera d’autres auteurs qui nous ont nourris et permettent de poursuivre un cheminement de la pensée.
Un deuxième volet relatif aux « normes » est publié de façon séparée de façon à s’ajuster en fonction des négociations politiques.
Il n’y a pas de priorités entre la lecture des différents récits ou parmi les normes. Le lecteur choisira de lui-même ses portes d’entrée, son ordre et son désordre.

Table des matières

  • Reconnaissance et émancipation
  • Quelques auteurs inspirants
  • Hospitalité
  • Quelques auteurs inspirants
  • Justice sociale
  • Quelques auteurs inspirants

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